«Le monde s’effondre », c’est-à-dire une faillite totale irréversible, ou,
«Un monde s’effondre », c’est-à-dire laisser entrevoir un espoir de mutation salvatrice.
Un sujet de réflexion profonde et de méditation :
Quel sort serait dévolu à la nature ou au monde si la civilisation humaine venait à disparaître ?
Une perte ou un gain, une souffrance ou une libération, un désarroi ou une sérénité ?
Quelques éléments du tableau d’un naufrage programmé
- Une précarité endémique des peuples
- Une angoisse permanente
- Un péril environnemental croissant
- Un pessimisme et une incertitude oppressante
- Une résignation profonde ou une révolte latente des peuples
- Une insécurité préoccupante
- Un individualisme et une compétition exacerbés
- De grandes alliances prédatrices hégémoniques
- Une accumulation cupide et boulimique
- Une concentration sans limite
Tout ceci se traduit par ce qui pourrait être qualifié de « dynamique prédatrice hégémonique cannibale* impitoyable et endémique ». Cette dynamique est caractérisée par le principe du débordement de « l’espace optimal pour la nécessité prédatrice »*, ce qui va significativement impacter les mœurs et le tissu culturel. Des attitudes « très questionnables » s’inscrivent dans la norme : une xénophobie structurelle (agressive ou défensive), le pillage, l’invasion, l’accaparement, la spoliation, l’asservissement, etc. Le mode de vie est le reflet constant de ce contexte (habitat, cité, architecture, art, armement, bellicisme, etc.).
L’élan qui propulse le monde semble soutenu par une « ferveur addictive tous azimuts »* où l’on retrouve en bonne place, production accumulation concentration innovation hégémonie.
Les incidences sur la philosophie et la spiritualité
Une logique cohérente laisse entrevoir une nécessité idéologique, à savoir une compatibilité indispensable avec le mode de régulation sociale promu.
Une approche appropriée permet d’interpeler rigoureusement la perception de quelques données cardinales qui sont la justesse, la valeur, la vertu, la verticalité.
Une liste de «qualités » sociales naturelles et évidentes se retrouve paradoxalement réduite au rang d’utopie. Nous pouvons citer l’équité, la solidarité, la réciprocité, le respect, etc.
Le mode de déclinaison de la pensée philosophique dominante s’identifie à travers divers aspects :
- Le culte de l’individualisme
- Le prétexte d’excellence justifie et autorise tous les excès
- Une innovation débridée et hégémonique
- Une élite résignée opportuniste ou complice
- Des individus confrontés à une impasse existentielle
- Le « progrès matériel technologique et innovant » n’est plus synonyme de bien-être pour la majorité.
Sur le plan de la spiritualité, le tableau dominant montre des faits marquants :
- Un décrochage qualitatif considérable
- L’installation légitime du doute sur l’essence de la spiritualité
- Le triomphe de la dynamique conventionnelle abusive comme nouvelle norme de la valeur
- Le confinement dans l’ombre de la spiritualité authentique et universelle
- Des êtres confrontés à une profonde impasse essentielle
- Une errance accrue des personnes en quête de spiritualité authentique.
La conjugaison des deux plans, philosophique et spirituel, fait ressortir de manière conséquente, une faillite de cap, une faillite de point focal, pour une humanité embarquée malgré elle, sur un navire emporté dans une dérive inconsciente et aux allures fatales.
Un nouveau cap, un point focal nouveau :
Une orientation nouvelle s’impose :
- Hier : L’accumulation cupide et aveugle, la démesure, la concentration exacerbée et idéalisée, l’angoisse endémique.
- Demain : La valeur authentique, la mesure, la nécessité, la sérénité.
Un nouveau moteur porteur :
Le nouveau moteur se caractérise par deux éléments clés :
- Des bases philosophiques adéquates : revisitées avec courage et détermination
- Des fondements d’une spiritualité authentique : cohérence harmonie et universalité.
L’heure de grands choix décisifs :
L’accumulation sécurise la conscience construite dans un contexte culturel de précarité endémique et atavique. La concentration consolide l’accumulation en assurant le pouvoir par le biais du contrôle et de la mainmise.
Face à la menace de la précarité ou du manque, deux approches sont envisageables :
- L’accumulation (individuelle) qui sécurise la conscience individuelle.
- La solidarité (disponibilité collective) qui sécurise la conscience collective.
Quelques ingrédients pour un réveil adéquat
La sérénité : elle permet de sortir d’une situation d’angoisse endémique.
La confiance : elle conduit au dépassement du doute perpétuel et sclérosant.
Le courage : c’est oser un pas vers ce qui est juste, vers la lumière et l’ouverture du cœur.
L’optimisme : accorder une chance à la vie, au bonheur, à la pleine expression au niveau de son être, d’une infime parcelle de l’énergie vitale qui anime et porte l’univers depuis l’aube des temps.
La solidarité : faire de la relation à autrui votre plus grande source d’épanouissement.
L’harmonie : retrouver cohésion cohérence et résonance entre l’être, son environnement et l’univers.
La paix : vivre un calme intérieur et rayonnant autour de son être.
L’espérance : bonifier son être et prendre une part active dans la mise en place d’un cadre de vie meilleur pour les générations futures.
La spiritualité authentique : ce dernier ingrédient met en résonance tous les autres ingrédients, dans une dynamique positive porteuse et convergente, orientée vers un meilleur « vivre ensemble », pourvoyeur d’un bien-être pour tous.
Les rôles et les personnages
On distingue trois catégories majeures de personnages en fonction de leur impact dans le contexte actuel.
L’immense majorité : C’est la masse populaire humble et modeste. Elle peut être définie par deux tendances :
- Silencieuse, suiveuse, influençable et vulnérable.
- Imprévisible, réactionnaire, extrémiste et incontrôlable.
Les élites* : Ce vocable désigne une petite minorité de privilégiés de tous bords. Deux profils différents permettent de les classer :
- Courtisane, complice, prébendière, opportuniste et conservatrice.
- Timorée, résignée, intègre, démissionnaire et coupable.
Les dominants, nantis et décideurs (composante cupide) : C’est une extrême minorité. Elle partage plusieurs des critères qui suivent :
Cupidité exacerbée ; Détenteurs des clés de la dynamique prédatrice hégémonique cannibale impitoyable et aveugle ; Obsession de l’accumulation et de la concentration sans limite ; Dynamique addictive prononcée ; Apathie endémique chronique.
Conclusion
Il est évoqué ci-après quelques pistes d’espoir à creuser et des craintes à surmonter.
- Un espoir réel :
« L’environnement a besoin d’un regard et d’une attention solidaires. La dynamique prédatrice hégémonique cannibale propose à l’environnement un regard et une attention charitables »
« Une humanité meurtrie et résignée est dans la contrainte de se satisfaire de la charité des nantis et décideurs. La nature et l’environnement exigent de la solidarité. » Maximes de MBB SBB (la conscience environnementale : entre solidarité et charité).
La maison qui abrite et héberge l’humanité est en train de s’écrouler. Seul un regard solidaire de tous est susceptible d’inverser le cours des choses. Un défi extraordinaire interpelle l’humanité.
Une mutation profonde et violente des consciences est requise, partout où cela est nécessaire, pour une convergence intelligente des énergies vers la mise en place effective d’une gestion environnementale solidaire responsable et adéquate.
- Des craintes à redouter :
L’apathie endémique ambiante ;
La propension « jusqu’au boutiste » des dynamiques addictives ;
L’acceptation d’une fin collective comme prix à consentir pour la préservation plus ou moins légitime des privilèges d’une minorité cupide.
Quelques précisions :
Cannibale : expression forte employée ici pour traduire, à l’égard de son semblable, la manifestation des attitudes agressives suivantes : parasitisme, phagocytose, cupidité exacerbée (exemple actuel : usage imposé de semences agricoles sans potentiel de reproduction ; exemple futur : commercialisation généralisée de « l’air respirable en bouteille individuelle », conséquence d’un léger accident environnemental.)
Espace optimal pour la nécessité prédatrice : territoire déterminé correspondant à une répartition équitable (naturelle ou acquise) des espaces de vie (besoins et moyens) entre les peuples et les communautés. Idée d’une universalité de la justesse, de l’éthique, de l’altérité.
Ferveur addictive tous azimuts : constat général du déploiement d’une ardeur obsessionnelle qui se retrouve dans les domaines majeurs de l’activité humaine.
Elites : minorité représentative prise sur le modèle de « l’arbre à palabre » avec trois critères individuels essentiels de choix, la performance l’excellence la représentativité. Toutes les catégories et sensibilités sociales de la communauté doivent être dignement représentées.