Troisième partie : Attitudes et réponses

Cette partie examine les attitudes et les réponses que l’on peut apporter à l’effondrement global, aussi bien personnellement que collectivement. Une fois accepté le caractère systémique et inexorable des tendances qui ont précipité l’effondrement et compris leurs causes profondes, les quatre derniers articles apportent des indications ou des propositions, signalent des principes, attitudes ou réponses permettant de tirer profit des avantages de l’époque qu’il nous a été donné de vivre – cachés peut-être, mais réels – pour vivre une métanoïa vraie, nous régénérer et nous éveiller.

D’un point de vue écosophique, nous commençons à distinguer la nécessité de retrouver une sagesse de l’homme et de la Terre vis-à-vis d’eux-mêmes : une intelligence du cœur qui résonne au sens profond de la beauté et de la merveille du mystère, qui réintègre la Nature dans notre spiritualité. Apparaît un panorama capable de restituer la révérence pour la vie et le soin porté à tout au centre du sentiment et du discernement. Une vénération pour la Vie qui nous amène au soin respectueux de ses manifestations et une contemplation de sa beauté qui nous amène au compromis. Si nous ne parvenons pas à inverser l’effondrement, nous le vivrons dans toute notre présence et ce sera là notre offrande maximale.

L’écologie humaine radicale propose l’attitude de résistance spirituelle, de résistance dans l’amour et par amour, durant cette « onzième heure » ; de l’intérieur, activement, silencieusement, nourrie spirituellement, elle engendre une résistance proactive dans l’espoir du changement, qui n’échappe jamais, lorsque cela s’impose, à la résistance proactive extérieure, à l’activité altruiste. Cela demande d’apprendre à penser comme processus de libération personnelle et de prise de conscience propre, de développer une pensée critique envers la « pensée unique » qui nous est imposée. Et de nous identifier dans une communauté avec laquelle nous partageons des valeurs, pour nous aider à résister ensemble.

Depuis le langage sobre de la science, de concert avec l’enseignement bouddhiste, les remèdes supposent l’acceptation de la crise et le renforcement du changement pour surmonter le deuil de la transformation de notre civilisation agonisante. Les trois dimensions principales proposées sont les suivantes : remplacer l’individualisme par la préservation, la guérison et la conservation de la vie ; remplacer le matérialisme par une vision transcendante ; et surmonter l’agitation et le stress par la pratique persévérante de la méditation, dans toutes ses dimensions et tous ses aspects, pour atteindre la sérénité et la paix intérieure. Nous sommes invités à assumer la responsabilité personnelle de la transformation et du changement de vision, ici et maintenant, dans notre quotidien, heure après heure et minute après minute. Parce que le temps coule entre nos doigts et nous ne pouvons transcender qu’en nous engageant à toujours nous rappeler de notre finitude et à agir en pleine conscience de l’opportunité précieuse et exceptionnelle qu’est la condition humaine.

Enfin, une fois clarifié quel monde s’écroule, quels aspects s’effondrent, quelles peurs sont à craindre ou pas, le dernier article expose les raisons de garder espoir dans la transformation et les valeurs qui peuvent la soutenir. Il nous propose de veiller au discernement, à la pureté et à la qualité de notre attention, de revoir avec courage et détermination les bases philosophiques qui sous-tendent l’existence et de poser les fondations d’une véritable spiritualité avec cohérence, harmonie et universalité.